Moustiques transgéniques contre la "dengue".

jeudi 19 juillet 2012
par  Yan lou Pec
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Non aux moustiques transgéniques
La firme brésilienne Moscamed lâche des millions de moustiques transgéniques dans l’état de Bahia. Ces moustiques ont été développés par la firme britannique Oxitec à grand renforts de subventions publiques. Oxitec a déjà procédé à des lâchers de moustiques aux îles Caïman et en Malaisie.

La dengue ou grippe tropicale est une maladie qui est endémique dans une centaine de pays d’Afrique, d’Asie du Sud-Est, d’Amérique. Ses symptômes s’apprentent à ceux d’une grippe classique. Par contre, sa forme hémorragique - encore rare mais en constante augmentation - est bien plus grave et peut entraîner la mort.

Ce lâcher de moustiques s’est fait en présence du Ministre de la Santé du Brésil et plusieurs Ministres de l’état de Bahia. "Si les essais sont concluants, ils pourront être multipliés, dans tout le Brésil pour éradiquer la dengue."

A première vue, que de bonnes intentions pour lutter contre un fléau...

Mais si les industriels, techniciens et autres scientifiques des OGM nous ont bien prouvé quelque chose depuis 15 ans qu’il y a des cultures de plantes transgéniques à grande échelle, c’est qu’ils ne contrôlent absolument pas la technique : les contaminations, les disséminations et les effets non souhaitéss se sont multipliés !

Et là, ils se lancent dans le bidouillage génétique d’insectes !

Faut-il raapeler qu’un moustique ce n’est pas un pied de maïs qui reste dans son champ ! Même si le pollen de notre pied de maïs peut être transporté par le vent, ce n’est rien comparé à un moustique qui peut se déplacer, se retrouver dans une voiture, un bus, un avion et parcourir de longues distances, voire se retrouver à l’autre bout de la planète !

Le moustique en question a aussi un taux de reproduction qui n’a rien à voir avec notre pied de maïs. Selon le Dr André Yébakima, entomologiste médical au Centre de démoustication, « une femelle adulte peut vivre 1 à 2 mois, livrer en une seule ponte entre 50 et 300 oeufs, et ce en moyenne tous les 4 jours ! Une fois infectée, elle conserve le virus toute sa vie et elle peut le transmettre à sa descendance » !

Aujourd’hui, personne ne peut prédire les conséquences de ces lâchers de moustiques transgéniques. Il y a un monde entre les conditions expérimentales d’un labo et les conditions réelles en milieu naturel. Les interactions dans les écosystèmes où il vit, entre le moustique Aedes aegypti et d’autres espèces de moustiques, leurs prédateurs et leurs proies, le virus de la dengue et les humains qui sont piqués, sont très peu connues et comprises.

De nombreuses questions restent sans réponse :

  • Est-ce que la baisse du nombre de ce moustique (Aedes aegypti) va favoriser l’apparition d’autres espèces plus dangereuses comme le moustique tigre qui est plus invasif et porteur de plus de maladies ?
  • Que se passe-t-il avec les 3-4 % de moustiques d’Oxitec qui survivent malgré la modification génétique censée empêcher leur survie ?
  • Bien qu’Oxitec prévoit de ne relâcher que des moustiques mâles, jusqu’à 0,5% sont des femelles qui peuvent piquer. Quel impact cela peut-il avoir sur la santé humaine ?

D’autre part, la firme Oxitec ne parle plus d’éradication comme le Ministre brésilien. En fait, elle reconnaît que sa technologie ne devrait faire baisser la population de moustiques que d’environs 80%. C’est ce qu’il ressort des résultats non rendus publics d’essais menés sur les îles Caïman. Comme les moustiques se reproduisent en permanence, des lâchers seront nécessaires régulièrement probablement une fois par semaine. Oxitec estime à 100 millions, voire à un milliard, le nombre de moustiques nécessaire pour un projet donné. On peut imaginer le coût de telles opérations...

Les Amis de la Terre Etats-Unis lancent une campagne contre le projet de lâchers de moustiques modifiés génétiquement dans les Keys en Floride
Tant que ces maladies tropicales ne touchaient que les pays du Sud, les financements pour lutter contre elles étaient insuffisants. Aujourd’hui, la dengue commence à toucher les Etats-Unis. On vient même d’annoncer que le moustique tigre est aux portes de Paris. Un nouveau marché dans des pays aux populations solvables s’ouvre et la "solution" favorisée est celle qui rapporte le plus, même s’il s’agit plutôt d’aventurisme scientifique. La souche de moustiques OX513A est certainement ...brevetée.

Pourtant des épidémiologistes en Amérique du Sud pensent que des mesures de bon sens, comme l’assainissement des eaux usées, l’eau courante, de meilleurs système de santé, la lutte contre l’exode rural et la détérioration des zones urbaines pourraient fortement améliorer la situation.

Mais plutôt que de répartir la richesse mondiale pour lutter contre la pauvreté et les fléaux qui l’accompagnent, on favorise des techniques qui créent des monoples et concentrent la richesse ... Comme pour les OGM agricoles, la "solution" choisie est une solution "high tech", coûteuse, non maîtrisée, mais qui ouvre un marché extrêmement juteux à quelques entreprises. De même que les agriculteurs sont devenus les otages de quelques firmes de biotechnologies, des populations entières pourraient se retrouver dépendantes de ces firmes et de leurs lâchers hebdomadaires de moustiques.

(Cet article reprend reprend des infos d’Inf’OGM, de GeneWatch et des Amis de la Terre Etats-Unis)


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