Voici un article des Amis de la Terre National sur une petite magouille entre bons amis de l’oligarchie.
La proposition permettant aux Etats-membres d’interdire certains OGM particuliers, présente dans son dispositif, une énorme faille favorable aux géants des biotechnologies.
Le mercredi 28 mai, les pays de l’Union européenne ont voté en faveur du texte de la proposition. Ironiquement, ce texte pourrait s’avérer être favorable à Monsanto. La décision finale pourrait être prise au Conseil de l’Environnement en juin. Comment a-t-on pu passer d’une proposition d’interdictions nationales à une dérogation favorable à Monsanto ?
Le pénible vote de l’Union européenne relatif au maïs GM de Pioneer en février dernier a créé le sentiment qu’il était urgent de modifier la façon dont les OGM sont approuvés. Alors que 19 pays votaient contre et seulement 5 pour, la Commission a toujours l’intention de donner le feu vert au maïs GM de Pioneer. Cela ne présage rien de bon.
La proposition de redonner aux Etats-membres certaines prérogatives sur les autorisations d’OGM est régulièrement revenue sur le tapis, depuis quelques temps déjà. C’est vrai qu’au début, les firmes de biotechnologies étaient opposées à l’idée même d’interdictions nationales. Mais le texte actuel porte clairement leur marque. Désormais, elles le considèrent comme un moyen de sortir de l’impasse politique et légale actuelle, et finalement d’obtenir que leurs plantes soient cultivées dans les champs européens, malgré le rejet des citoyens.
Dans sa formulation actuelle, le texte proposé par la présidence de l’Union européenne (actuellement la Grèce) stipule que si un Etat-membre veut interdire un OGM, il devra d’abord demander à la compagnie de biotechnologie elle même de ne pas le commercialiser sur son territoire. Si celle-ci refuse, la seconde option pour ce pays sera de donner certains arguments politiques à partir d’un ensemble limité de possibilités. C’est la seconde faiblesse majeure de cette proposition : ce type d’arguments introduisent une insécurité juridique et pourraient tout simplement être rejetés par les tribunaux.