Nous avons été conviés à deux réunions intéressantes. Après trois autres communautés de communes, le département et la CC de Macs ont décidé d’entrer en transition énergétique. Nous ne pouvons qu’applaudir des deux mains.
Nous nous réjouissons, participerons, et appuierons ces démarches. Nous savons pertinemment que le travail sera long et ardu. Il est difficile pour un citoyen de renoncer même partiellement aux formidables acquis de la science. L’extraordinaire afflux de biens généré par le productivisme issu du XIX° siècle se révèle enfin aux yeux des décideurs comme un contrat passé avec le diable, ou nos démons intérieurs. L’humanité surtout développée a dilapidé en un siècle et demi, voire en un demi siècle, le bien commun. Elle a épuisé la moitié des ressources de la terre en altérant le faible équilibre du climat. Nous consommons plus que la terre ne nous permet de prendre. Ceci aux dépens de nos voisins, de nos enfants et petits enfants. Il faut que l’ensemble de la population revoit son mode de vie à la baisse, son confort basé sur une consommation éperdue. L’avenir est ailleurs, dans une nouvelle civilisation.
Ce sera peut être plus difficile encore pour nos politiques, et nous veillerons au grain. Car en plus d’être dans la case citoyen, ils sont aussi dans la case réélection : cet éternel problème des grands politiques, fussent-ils locaux, qu’ils devront surmonter. Ils devront bannir la vieille politique. Celle des promesses de croissance, des promesses d’emplois. Il ne fait aucun doute pour nous que la baisse inéluctable de la consommation d’énergie s’accompagnera d’une baisse de la production industrielle, donc de la création de richesses, et par voie de conséquence de l’emploi dans sa globalité. N’oublions pas l’affirmation de notre président de la république actuel : " D’ici 2030, il faudra se passer de 30% de nos énergies fossiles (pétrole, gaz charbon) et d’ici 2050 de 50% de notre énergie ". En conséquence, nos politiques devront avoir tout l’appui possible des citoyens convaincus, afin de persuader ceux qui n’en sont pas ou refusent de l’être.
Nous pensons que les GPI2 [1] qui traînent dans notre département [2] ne sont pas solubles dans la transition. Ils sont incompatibles avec la transition énergétique, et la transition climatique. Ils sont incompatibles avec cette transition civilisationnelle que nous mettrons en œuvre ensemble. Ils sont aussi incompatibles que ne l’est la vieille politique avec la nouvelle. Nous attendons sur le domaine des GPI2 un geste fort, qui montrera la réelle volonté de changement. Nous n’en ferons pas une question préalable vu le peu de temps entre nos invitations et les réunions, mais les positions de conseil général et de la communauté des communes devront être clarifiées très rapidement, surtout avec l’analyse que nous sommes en train d’effectuer sur les documents en notre possession concernant le complexe immobilier et touristique golfique de Tosse, ou le dossier du GPSO. L’échec total de l’autoroute Langon Pau est le parfait exemple de ces errements du passé. Elle n’apporte pas le développement promis, son déficit est égal à son chiffre d’affaire, le contribuable devra payer l’erreur politique au travers de ses impôts.
Si nous sommes totalement acquis à cette démarche de transition, nous avons subi trop de moqueries, trop de vexations par le passé pour ne pas être sur nos gardes. Nous veillerons tout particulièrement à ce que la volonté affirmée de changement de nos politiques soit une volonté réelle de changement. Ce n’est qu’à ce prix que la transition sera possible.
Les solutions existent, elles constituent des chemins à peine entrevus. C’est à un grand effort d’imagination, d’adaptation que nous sommes conviés. Il est urgent d’agir, plus tôt nous le ferons, moins douloureuse sera l’évolution, moins sera fort le risque de révolution populaire toujours porteuse de violences. Le changement doit partir de la base, de la volonté concertée de la population et de ses politiques locaux. L’ère des grands machins centralisés est révolue, celle des petites structures en réseaux arrive.
NOUS TOUS, ENSEMBLE, AU TRAVAIL