Le monde est en état de choc à cause du coronavirus. Mais au lieu de lutter contre les causes structurelles de la pandémie, les gouvernement ne tablent que sur des mesures d’urgence. Voici un échange avec le biologiste de l’évolution, Rob Wallace, sur les dangers du Covid-19, sur la responsabilité du complexe agro-industriel et sur les solutions durables pour lutter contre les maladies infectieuses.
"Pour ceux qui étudient les maladies infectieuses, il y a longtemps que la question n’est plus de savoir si, mais quand un méchant virus nous frappera. De la grippe porcine au SRAS, c’est quasiment tous les cinq ans environ que nous sommes assis sur des charbons ardents en nous demandant : Est-ce que ce coup-ci, c’est le super virus ?" (Uneven Earth)
Interview qui paraîtra dans le numéro de Mars 2020 de la revue marx21, intitulé CORONAVIRUS : »DIE AGRARINDUSTRIE WÜRDE MILLIONEN TOTE RISKIEREN.«
https://www.marx21.de/coronavirus-gefahren-ursachen-loesungen/
marx21 : Quelle est la dangerosité du nouveau coronavirus ?
Rob Wallace : Tout dépend où tu te trouves dans l’évolution locale de l’épidémie de Covid-19 : au tout début, à son pic, en fin de cycle ? Quelle est la qualité des réponses du système de santé de ta région ? Quel âge as-tu ? Es-tu affaibli sur le plan immunitaire ? Quel est ton état de santé général ? Et une question que l’on ne peut pas diagnostiquer : est-ce que ton immuno-génétique, la génétique sur laquelle repose ton système de défense immunitaire, correspond ou non au virus ?
Alors tout ce bruit autour du virus n’est qu’une réaction de panique ?
Non, sûrement pas. Le taux de mortalité (ou CFR, de l’anglais case fatality rate) du Covid-19 se situait au début de l’épidémie à Wuhan entre 2 et 4% des personnes infectées connues. En dehors de Wuhan, ce taux semble être d’environ 1%, voire moins. Mais ailleurs, il peut être aussi plus élevé, comme c’est le cas actuellement en Italie et aux États-Unis. Ces taux de mortalité ne semblent pas élevés comparés par exemple au SRAS et ses 10%, à la grippe espagnole de 1918 et ses 5 à 20%, à la "grippe aviaire" (H5N1) et ses 60%, ou dans certains lieux au virus Ebola et ses 90% de mortalité chez les personnes infectées. Par contre, il est sans aucun doute supérieur à la grippe saisonnière et son taux de mortalité de 0,1% . Mais le danger, n’est pas seulement dû au taux de mortalité. Nous devons aussi tenir compte de la pénétration ou taux d’attaque dans un groupe. En d’autres termes, quelle proportion de la population mondiale est déjà porteuse du virus ?
Peux-tu expliquer cela plus en détail ?
Le réseau mondial des moyens de déplacements a atteint un niveau record. Comme il n’y a ni vaccins ni antiviraux spécifiques contre les coronavirus et que la population n’a pas d’immunité de groupe contre le virus, une souche même avec un taux de mortalité de seulement 1% des personnes infectées peut représenter un risque considérable. Etant donné que la période d’incubation peut durer jusqu’à deux semaines et qu’il y a de plus en plus d’indications comme quoi des contagions se sont produites avant le début même de la maladie - c’est-à-dire avant que nous puissions savoir si des personnes ont été infectées - il est probables que seuls quelques rares endroits dans le monde sont encore épargnés. Dans le cas où 4 milliards de personnes seraient infectées, même si le Covid-19 a un taux de mortalité de "seulement" 1%, cela signifie la mort de 40 millions d’humains. Une petite proportion d’un grand nombre reste toujours un grand nombre.
Ce sont des chiffres terrifiants pour un agent pathogène apparemment peu infectieux ...
Sans aucun doute et nous ne sommes qu’au début de l’épidémie. Il est important de comprendre que de nombreuses infections nouvelles évoluent au cours des épidémies. La contagiosité, la propagation de l’infection ou les deux facteurs peuvent s’affaiblir. Tout comme, d’autres épidémies peuvent voir leur virulence augmenter. La première vague de grippe pandémique au printemps 1918 fut une infection relativement bénigne. Par contre, les deuxième et troisième vagues de l’hiver et jusqu’en 1919 tuèrent des millions de personnes.
Les pandémo-sceptiques affirment pourtant que beaucoup moins de patients et de patientes ont été infectés et tués par le coronavirus que par la grippe saisonnière typique. Qu’en penses-tu ?
Je serais le premier à me réjouir que cette épidémie se révélât n’être qu’une fausse alerte. Mais ces tentatives de ramener le Covid-19 à un risque mineur, en le comparant à d’autres maladies mortelles en particulier à la grippe, ne sont qu’une figure de rhétorique pour faire croire que l’inquiétude vis-à-vis du coronavirus est hors de propos.
Donc, la comparaison avec la grippe saisonnière ne marche pas ...
Comparer deux agents pathogènes dans différentes sections de leur épicurve, c’est-à-dire au cours de l’épidémie, n’a pas grand sens. Oui, la grippe saisonnière infecte des millions de personnes dans le monde et tue d’après les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, près de 650 000 personnes chaque année. Le Covid-19 n’en est qu’au début de son développement épidémiologique. Et contrairement à la grippe, nous n’avons ni vaccin ni immunité de groupe pour ralentir l’infection et protéger les segments de la population les plus menacés.
Même si la comparaison est trompeuse, il s’agit bien dans les deux cas de deux maladies causées par des virus. Il s’agit même du même groupe, celui des virus à ARN. Les deux maladies concernent les cavités buccale et pharyngée et parfois aussi les poumons. Les deux sont plutôt contagieuses n’est-ce pas ?
Oui, mais il est discutable de comparer ces deux agents pathogènes. Nos connaissances sur la dynamique de la grippe sont importantes. Par contre, nous savons très peu de choses sur le Covid-19. Dans cette équation il y a beaucoup d’inconnues. En réalité, de nombreux facteurs concernant le Covid-19 resteront inconnus jusqu’à ce que l’épidémie se soit propagée complètement. En même temps, il est important de comprendre qu’il ne s’agit pas du Covid-19 contre la grippe. Il s’agit du Covid-19 et de la grippe. Notre souci majeur devrait être l’apparition d’infections multiples qui peuvent provoquer une pandémie et attaquer des groupes entiers de la population.
Tu étudies les épidémies et leurs causes depuis plusieurs années. Dans ton livre "Les grandes fermes font les grandes grippes" (Big Farms Make Big Flue) , tu essayes de montrer les liens entre les méthodes agricoles industrielles, l’agriculture biologique et les maladies contagieuses provoquées par des virus. Quelles sont tes conclusions ?
Le véritable danger de toute nouvelle épidémie est l’incapacité ou plutôt le refus opportun de comprendre que chaque nouveau cas de Covid 19 n’est pas un cas particulier. L’émergence accrue de virus est étroitement liée à la production alimentaire et à la recherche de profits des multinationales. Qui veut comprendre pourquoi les virus deviennent de plus en plus dangereux, doit étudier le modèle agricole industriel et tout particulièrement l’élevage bovin. Actuellement, seuls quelques rares gouvernements et scientifiques sont prêts à le faire. A l’inverse, lorsque de nouvelles infections virales éclatent, les gouvernements, les médias et même la majorité des institutions médicales sont tellement concentrés sur chaque urgence qu’ils oublient de porter leur attention sur les causes structurelles qui font que plusieurs agents pathogènes plutôt marginaux deviennent tout d’un coup des stars mondiales.
Qui est coupable ?
J’ai parlé de l’agriculture industrielle, mais autour d’elle, il y a un contexte plus large. Partout dans le monde, le capital conquiert les dernières forêts vierges et les dernières surfaces cultivées par de petits agriculteurs. Ces investissements provoquent la déforestation et avec elle, un développement qui entraîne l’apparition de nouvelles maladies. La diversité et la complexité fonctionnelles de ces énormes étendues de terre sont tellement uniformisées que les agents pathogènes pré-existants prennent pour cible les élevage bovins et les communautés humaines locales. En résumé, on doit voir dans les métropoles du capital mondial, des villes comme Londres, New York et Hong Kong, les foyers de crise des maladies les plus importantes.
Pour quelles maladies est-ce le cas ?
Il n’y a actuellement aucun agent pathogène "sans lien avec le capital". Même les plus isolés sont touchés, bien que de façon lointaine. Les virus Ebola, Zika, les coronavirus, la fièvre jaune, tout un éventail de grippes aviaires et la peste porcine africaine chez les porcs ne sont que quelques-uns des nombreux agents pathogènes qui, de l’arrière-pays le plus éloigné, atteignent les quartiers périphériques, les capitales régionales et finalement le réseau mondial de déplacement. Seules quelques semaines suffisent pour que le virus Ebola passent des roussettes (une espèce de chauves-souris) du Congo censées le transmettre, aux amateurs de bronzette de Miami qui en meurent.
Quel rôle jouent les multinationales dans ce processus ?
Aujourd’hui, la planète Terre est essentiellement une grande usine agricole industrielle, à la fois en ce qui concerne la biomasse que l’utilisation des terres. L’industrie agricole essaye de dominer le marché alimentaire. Le projet néolibéral vise à soutenir les entreprises des pays industrialisés plus développés à voler les terres et les ressources des pays plus faibles. La conséquence, c’est que de nombreux nouveaux agents pathogènes qui étaient auparavant associés à des écosystèmes forestiers, résuktats d’une longue évolution, sont libérés et menacent le monde entier.
Quels sont les effets des méthodes de production agricole sur cela ?
L’agriculture, organisée d’après les besoins capitalistes et qui remplace les écosystèmes naturels, offre exactement les conditions qui permettent à un agent pathogène de développer les phénotypes les plus dangereux et les plus contagieux. On ne pourrait concevoir un meilleur système d’élevage de maladies mortelles.
Comment ça ?
Toutes les barrières immunitaires qui pourraient exister pour ralentir la transmission sont supprimées par la sélection de monocultures génétiques d’animaux d’élevage. Une population et une concentration importantes d’animaux favorisent des taux de transmission élevés. De telles conditions de promiscuité affectent la capacité de résistance du système immunitaire des animaux. Un débit élevé d’animaux, partie intégrante de toute production industrielle, fournit en continu aux virus des animaux-hôtes, ce qui favorise la contagiosité des virus. En d’autres termes, l’agro-industrie est tellement fixée sur les profits que sélectionner un virus qui pourrait tuer un milliard de personnes semble être un risque qui en vaut la peine.
Comment !?
Ces entreprises peuvent tout simplement faire payer le coût de leurs opérations épidémiologiquement dangereuses par tous les autres : les animaux eux-mêmes, les consommateurs, les agriculteurs, les communautés locales et les gouvernements au travers de toutes les juridictions. Les dégâts sont tellement énormes que l’agro-industrie telle que nous la connaissons serait définitivement liquidée si ces coûts étaient intégrés dans les bilans des entreprises. Aucune entreprise ne pourrait prendre à sa charge le coût des dommages qu’elle a causés.
De nombreux médias affirment que l’origine du coronavirus était un "marché alimentaire exotique" à Wuhan. Cette description est-elle correcte ?
Oui et non. Il y a des indices spatiaux qui étayent cette affirmation. La recherche des contacts qui ont un lien avec l’infection mène au grand marché de fruits de mer du Hunan à Wuhan, où des animaux sauvages sont également vendus. Manifestement, des échantillons ont identifié l’aile ouest du marché dans laquelle les animaux sauvages étaient gardés. Mais jusqu’où devons-nous remonter et quelle ampleur doivent prendre ces recherches ? Quand la crise a-t-elle vraiment commencé ? En ne se concentrant que sur le marché, on occulte ses origines dans l’agriculture de l’arrière-pays liée à la faune sauvage et sa commercialisation croissante. Dans le monde, mais aussi en Chine, la nourriture sauvage devient de plus en plus structurée comme un secteur économique. Mais le lien avec l’agriculture industrielle dépasse le simple partage du même porte-monnaie. Comme la production industrielle - de porc, de volaille et autres - s’étend aux dépens de la forêt vierge, cela pousse les producteurs d’aliments sauvages à pénétrer eux aussi toujours plus profondément dans les forêts pour y rechercher les populations d’origine. C’est ainsi que l’interface avec de nouveaux agents pathogènes, y compris le Covid-19, augmente, tout comme leur propagation.
Le Covid-19 n’est pas le premier virus à se développer en Chine et que le gouvernement a tenté de dissimuler.
Oui, mais ce n’est pas une exception chinoise. Les États-Unis et l’Europe ont également servi de « point zéro » pour de nouvelles infections virales, comme dernièrement les virus H5N2 et H5Nx, et leurs représentants néo-coloniaux que sont les multinationales, ont provoqué l’émergence du virus Ebola en Afrique de l’Ouest et de celui du Zika au Brésil. Et pendant l’épidémie de grippe porcine (H1N1) et de grippe aviaire (H5N2) en 2009, ce sont les responsables de la santé publique des Etats-Unis qui ont protégé l’ensemble de l’industrie agricole.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de déclarer une "urgence sanitaire d’importance internationale". Cette étape est-elle correcte ?
Oui. Le danger d’un tel agent pathogène est que les autorités sanitaires ne puissent contrôler la distribution statistique des risques. Nous n’avons aucune idée de la façon dont cet agent pathogène peut réagir. Nous sommes passés de l’apparition d’une maladie sur un marché à des infections qui, en quelques semaines, se sont propagées dans le monde entier. L’agent pathogène pourrait tout simplement mourir. Ce serait super. Mais on ne sait pas. Une meilleure préparation augmenterait les chances de réduire la vitesse de propagation du virus. La déclaration de l’OMS fait en même temps partie de ce que j’appelle le cirque de la pandémie. Des organisations internationales ont péri du fait de leur inactivité. Je pense notamment à la Société des Nations. Les organisations dépendant des Nations Unies ont toujours pour souci leur importance, leur pouvoir et leur financement. Mais un tel activisme peut également converger avec la préparation et la prévention réelles dont le monde a besoin pour briser la chaîne de transmission du Covid-19.
La restructuration néolibérale du système de santé a dégradé la recherche ainsi que les soins généraux aux patients, par exemple dans les hôpitaux. Quelle différence un système de santé mieux financé pourrait-il faire dans la lutte contre le virus ?
Connaissez-vous l’anecdote terrible mais pleine d’enseignements de cet employé de la Miami Medical Device Company ? A son retour de Chine, il avait des symptômes analogues à ceux de la grippe et a fait ce qu’il fallait faire pour sa famille et son entourage. Il a demandé à un hôpital local de faire le test pour le Covid-19. Il craignait que sa maigre assurance santé de l’Obama Care ne couvre pas le coût des tests. Il avait raison. Il s’est tout d’un coup retrouvé à devoir payer une facture de 3 270 $.
Aux États-Unis il pourrait être exigé qu’une ordonnance d’urgence stipule que, lors d’une pandémie, tous les frais médicaux liés au dépistage et au traitement qui suit un test positif soient pris en charge par le gouvernement fédéral. Nous voulons encourager les gens à chercher de l’aide au lieu de se cacher - et contaminer les autres - parce qu’ils ne peuvent pas se payer un traitement. De toute évidence, la solution est un service public de la santé qui dispose pour de telles situations d’urgence du personnel et du matériel en quantité suffisantes.
Dès que l’on découvre le virus dans un pays, les gouvernements réagissent partout avec des mesures autoritaires et répressives, comme l’imposition d’une quarantaine à des régions et des villes entières. Ces mesures draconiennes sont-elles justifiées ?
Le capitalisme catastrophe se délite de toutes parts, comme le montre le fait d’utiliser la crise du coronavirus pour tester les toutes dernières possibilités de contrôle autocratique. En ce qui concerne la santé publique, je préfère m’en tenir à la confiance et l’empathie, qui sont des variables importantes lors d’une épidémie. Sans ces deux facteurs, les gouvernements perdent le soutien de leur population. Nous avons besoin d’un sentiment de solidarité et de respect mutuel pour survivre ensemble à de telles menaces. Avec une quarantaine auto-imposée et le soutien adéquat - brigades de voisinage qualifiées, véhicules de produits alimentaires faisant du porte-à-porte, dispense de travail et assurance-chômage - on peut obtenir le sentiment de solidarité dont nous avons besoin.
Les néo-nazis comme l’AfD diffusent de fausses informations sur le virus et demandent au gouvernement des mesures plus autoritaires : limitation des vols et arrêt de l’entrée d’immigrants, fermeture des frontières et mise en quarantaine forcée ...
La droite radicale vise, par l’intermédiaire de demandes comme l’interdiction de voyager et la fermeture des frontières, une « racialisation » de maladies devenues aujourd’hui mondiales. C’est bien sûr une absurdité. Étant donné que le virus se propage déjà partout, la seule chose sensée est de veiller dorénavant à ce que le système public de santé soit suffisamment costaud pour que l’identité d’un patient contaminé n’ait aucun rôle à jouer. Nous avons les moyens de traiter et de guérir des infections. Et bien sûr, nous devons aussi arrêter de voler leurs terres aux habitants d’autres pays, et et ce faisant de continuer à les pousser à une émigration de masse. Pour commencer, nous pouvons veiller à ce que les agents pathogènes n’apparaissent pas.
Que seraient des solutions durables dans la lutte contre les maladies infectieuses ?
Pour éviter au maximum que de nouvelles infections virales n’éclatent, il est nécessaire de changer radicalement la production alimentaire. Des agriculteurs indépendants et un secteur public fort peuvent freiner l’effet cliquet dû aux contraintes écologiques ainsi que les infections incontrôlées. Cela inclut la promotion de la biodiversité tant animale que végétale et une reforestation stratégique tant au niveau des exploitations agricoles qu’au niveau régional. Les animaux d’élevage doivent pouvoir se reproduire sur place pour transmettre des mécanismes immunitaires. Il s’agit d’associer une production équitable avec un cycle équitable des marchandises. Cela signifie subventionner l’agriculture biologique et les prix de vente, ainsi que des programmes pour les consommateurs. Ces projets doivent être protégés des contraintes que les économies néolibérales imposent aussi bien aux individus qu’aux collectivités, et défendus contre la menace de répression étatique dirigée par le capital.
Que devraient exiger des gens de gauche face à la dynamique croissante qu’une épidémie peut prendre ?
Le complexe agro-industriel, en tant que forme de reproduction sociale, doit une fois pour toute être aboli, ne serait-ce que pour des raisons de santé publique. La production hautement industrialisée de produits alimentaires repose sur des pratiques qui mettent en danger l’humanité dans son ensemble et, dans le cas présent, contribuent à déclencher une nouvelle pandémie mortelle.
Nous devons exiger que les systèmes alimentaires soient nationalisés de telle manière que des agents pathogènes aussi dangereux ne puissent même pas apparaître. Cela nécessite la réintégration de la production alimentaire d’abord dans les besoins des communautés rurales. Cela nécessitera aussi des pratiques agro-écologiques qui protègent l’environnement et les agriculteurs lors de la culture des aliments. Sur le plan général, nous devons guérir du fossé métabolique qui sépare notre écologie de notre économie. Pour résumer : nous avons une planète à gagner.
Merci pour l’interview.
L’interview a été réalisée par Yaak Pabst.
La traduction par Christian Berdot des Amis de la Terre des Landes)
Vous avez en suivant la version pdf de l’article et le pdf d’un autre article paru peu de temps après la grippe porcine de 2009, sur un des géants de l’industrie de la viande Smithfield.
Lire aussi l’article Détruire la nature déchaîne des maladies infectieuses paru d’abord dans le National Geographic.